Report : concert Aurore / Boston Manor / Landmvrks

Report : concert Aurore / Boston Manor / Landmvrks

La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand - 26/02/2025

Nous y sommes ! Le projet Tears prend un tournant, et en parallèle de la création de nos Craft Beers, nous avons décidé de partager avec vous sur nos autres passions, dont la plus dévorante d'entre toute et lié intimement à la culture craft : la musique live (et le gros son).

Et pour ouvrir cette nouvelle série, nous vous proposons ce report de la dernière grosse date metal à la Coopé ! L'équipe de Tears Project avait coché la date depuis un moment et attendait de pied ferme ce qui s'annonce clairement comme une des plus grosses dates de l'année. Et malgré une date un mercredi soir et un genre musical qui pourrait effrayer les plus timides, la salle était comble – preuve que l’âme du Metal, du Hardcore et du Punk a encore de beaux jours devant elle !

AuroreL’apéro qui reveille la Canebière

Le chanteur d'Aurore qui hurle avec amour, baigné d'un halo de lumière
Clément - Aurore

La soirée commence avec Aurore, groupe Marseillais au son post-hardcore léché qui a décidé de chauffer la salle avec une énergie brutale sans préliminaires. Dès les premières notes de "Run" ("KNOCK OUUUT"), on sent que la soirée va être tout sauf reposante dans le pit.

En effet les protégés de Florent Salfati (chanteur de Landmvrks et producteur multi-casquettes) nous propose un metalcore léché et terriblement efficace. Le jeune groupe fondé en 2021, fait partie de cette nouvelle scène à l'image travaillée et aux sons bien produits et taillés pour le live. Cette génération de l'après COVID, engendrée par la frustration d'avoir rongé son frein pendant deux ans sans scène, et qui veut rattraper le temps perdu.

3 ans d'existence, un album, et une tournée en ouverture du plus gros groupe de metalcore FR du moment, les minots ont décidé de brûler les étapes certes, mais ils n'ont rien volé.

La setlist, bien qu’assez courte -10 morceaux, 30 minutes !- n’a laissé personne indifférent. On ressent les influences NYHC à l'image de ce "Roller Derby" qui brise la nuque sans concessions, et les passages plus Punk-rock comme leur morceau "Holidays" ou les moments plus mélo et planants avec "Sparks Die Young". Bref ces gars là savent tout faire.

Les Marseillais sont donc la bonne surprise de la soirée, on les reverra !

Boston ManorLe post-hardcore qui ne brexite pas.

Le chanteur de Boston Manor
Boston Manor

Ensuite, c’était au tour de Boston Manor, et son post-hardcore à l’anglaise, d’envahir la scène.

Il n’a pas fallu longtemps pour que le pit parte en craquage de cervicales en règle. Avec leur style à la fois mélodique et brutal, ils ont su capturer l’attention d'un public qui n'avait pour la plupart jamais entendu parler d'eux. Bien que les connaisseurs abonnés aux playlists pop-punk de Spotify et Deezer savaient déjà à quoi s'attendre.

Et pour ça, ils ont le morceau d'ouverture parfait, "Floodlights on the square", avec son intro melodique et sa grosse balayette qui te mets sur les fesses sans préavis. S'ensuit un récital de leurs plus gros tubes, "Container" et son refrain qui reste en tête, ou le très Deftonesque "Sliding Doors". Parce qu'en effet, depuis sa création en 2014, le groupe a navigué dans tous les styles du spectre musical qui pète les décibels, du grunge de "Be nothing" au Post-Hardcore de "Datura", en passant par le Post-Punk de "Welcome to the Neighborood".

On a ici eu le droit a un menu Maxi Best Of de leur carrière, supplément grosse poignée de sable. Les Britanniques ont semblé surpris et heureux de voir tant de frenchies venir faire la teuf avec eux, et clairement leur smile communicatif leur a valu des nouveaux followers, le groupe se payant même le luxe de faire chanter le public sur le titre "Halo" et son sing-along dévastateur. Difficile de ne pas se laisser emporter par ce morceau qui allie pure agressivité et mélodie implacable.

Les natifs du Lancashire, qui auront mis leur flegme legendaire au placard (bien que leur staff ai été aperçu déambulant au calme en ville une heure avant la première partie... So british ?) ont continué avec honneur de mettre le feu sur les buches allumées par Aurore.

LandmvrksLe déluge final

Landmvrks
Premiers instants de "Créature" le mistral avant la tempête

Mais le clou de la soirée, c’était bien évidemment Landmvrks, qui s'est donné pour mission d'apporter la touche finale à notre torticoli du jeudi matin.

A 21h55 pétante (on peut dire ce qu'on veut des metalleux, mais ce soir ça a pas dérapé d'une minute. Le planning c'est le planning !) le groupe nous propose pour entrée un petit Maniac version Carpenter Brut, qui envoi un message clair : ce soir, ça va danser.

S'ensuivent les cultissimes "Creature" et "Death". Pas de répit, on est là pour travailler le cardio. L'ambiance est au rendez-vous, le groupe a l'air de kiffer le public venu en nombre.

La setlist de Landmvrks en elle-même est un véritable tour de force : "Visage", "Say no words", "Surface", tous les gros tubes y passent. Vous vous souvenez quand Florent nous disait qu'ils avaient hésité à sortir la gratte acoustique au Hellfest ? Et bien ce temps est loin. Arrive "Suffocate" et son intro acoustique donc, qui a mis tout le monde d’accord.

Florent de Landmvrks et sa gratte
Florent - Landmvrks

L'intégralité des 5 singles du prochain album - a paraitre le 25 avril 2025- "The Darkest place I've Ever Been" sont là, et le public, fidèle, a travaillé ses gammes avant de venir.

Véritable vitrine de l'évolution du groupe, mélangeant le hip-hop, le growl et les instants mélodiques, cet album à venir montre déja que les nouveaux patrons du metalcore français (et européen) n'ont pas peur d'assumer leur style à part, une patte reconnaissable dès les premières secondes, et c'est ça qu'on aime.

Les derniers instants d'un fan de Vianney
"SPLIT THIS SHIT UP"

Ce déluge d'énergie est redescendu durant la pause 'Graffiti' du chanteur Flo, moment probablement oubliable mais qui a le mérite de faire redescendre le rythme cardiaque avant une ligne droite "Lost in a Wave", "Rainfall", "Self-Made Black Hole" qui mettrait à genou le plus endurant des barathoniens.

En bref :

Certains diront que le mercredi, c'est le jour où on s'occupe des enfants, mais ici, personne ne semblait vouloir jouer.

Entre les moments de brutalité pure et les accalmies mélodiques, la soirée a offert un bel équilibre. Le public était totalement investi et l’ambiance dans la salle, incroyable.

On pourrait presque croire que le genre metal hardcore est devenu mainstream à Clermont-Ferrand – c’était d'ailleurs la meilleure publicité possible pour la scène FR ("c'est Marseille bb").

La Coopérative de Mai a joué son rôle à la perfection, et même un mercredi soir, la salle était bien remplie. La gestion du son était impeccable, et l’espace était assez intime pour que chaque spectateur puisse se sentir proche des groupes, on a même eu en prime une demande en mariage !

En résumé, cette soirée était tout sauf une "simple" soirée de concert. Elle a été une véritable célébration de la scène post-hardcore, metal et punk-rock. Si vous n’y étiez pas, vous avez raté un moment de pure catharsis sonore.

Mais ne vous inquiétez pas, ils reviendront. Et cette fois, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas.

Landmvrks
Landmvrks